Dans sa campagne de communication de rentrée pour inciter les populations à se faire vacciner, le gouvernement concluait de manière cinglante : « on peut débattre de tout, sauf des chiffres ».
Idée reçue ou provocation ? La raison d’être des cafés de la statistique est en tout cas de contester cette affirmation : en démocratie, tous les chiffres doivent être débattus, même les plus complexes à comprendre, ou les plus contestataires de l’ordre établi ! C’était déjà le motif d’ailleurs, après mai 1968, de la création de l’actuel Conseil national de l’information statistique ! Et cinquante ans plus tard, après la crise sanitaire mondiale dans laquelle les chiffres ont semblé gouverner le monde, la question semble plus que jamais cruciale et politique.
Le prochain café propose de reprendre la réflexion à la racine ! En repartant du fil de la réflexion lancée il y a trente ans par le statisticien et sociologue Alain Desrosières à travers son grand ouvrage La politique des grands nombres qui fondait l’ambition d’une sociologie politique de la quantification du monde. Et en projetant cette grille d’analyse sur les grands enjeux de l’avenir qui se dessine : la financiarisation, les big data, le dérèglement climatique.